Un cœur dans la nuit
Dans une nuit incertaine,
Le vent souffle sur la plaine.
Même la lune, hésitante
Cache ses rayons d’argent.
A l’horizon, un clocher
Scande la solitude
De tous les cœurs mal-aimés
Figés dans leur certitude.
Un hibou tout doucement
Sur une branche se pose
Dans un léger frôlement,
Frais tel un pétale de rose.
L’automne bouscule les feuilles
Les emmène vers les cieux
Où les âmes se recueillent
En un chant silencieux.
La nature toute tremblante
Attend que gronde l’orage,
Que les lumières stridentes
Balaient le paysage.
Frêle et blanche dans les buissons,
Un dernier souffle de vie
S’exhale du corps d’une fille
Qui croyait à la passion.
Soudain, la pluie s’insinue
Et noie fébrilement
Les chaudes larmes de sang
De sa peau claire et nue.
Toute palpitante, la terre
En un puissant tourbillon,
Recueille cette vie qui se perd,
Ardente désillusion !