Je n’en dis mot !
Ce disque qui se coince
Me scie le bas du dos
Au milieu de l’étreinte
Mais je n’en dis mot.
Cet ongle incarné
Lorsqu’il frôle le drap
M’empêche de planer
Mais je ne le dis pas.
Ce pied droit qui s’endort
Ne veut plus me soutenir
Pour résister encore
Je me dois de mentir.
Ces affreux sifflements
Font que je n’entends pas
Les mots que tu me tends,
Je le garde pour moi.
Ce genou qui me gêne
N’est plus dans le tempo
Du rythme que tu mènes
Mais je n’en dis mot !
Douloureuse ma tête
Frappe au cœur des ébats,
Elle te crie « arrête !»
Mais je ne le dis pas.
Ces éclairs dans mes yeux
Voilent ce que je veux
Encore vivre pour toi,
Je le garde pour moi.
Dans nos draps tout froissés
La belle épitaphe
De mon corps fatigué
Sans que tu ne le saches,
Mais je n’en dis mot !
Je ne le dis pas !
Je me dois de mentir,
Je le garde pour moi !