Au secours, je me noie,
Dans l'avidité de mes angoisses,
Le gouffre de ma lassitude
M'absorbe lentement.
Je me noie, au secours,
Mes certitudes s'effacent,
L'infini est tentant.
Un abîme s'est ouvert,
Paré de charmes divers,
Le quotidien a pâli.
Que fais-je encore ici?
Au secours, je me noie,
J'entrevois la lumière,
Elle m'ouvre ses bras
Chargés de roses amères.
Je me noie au secours,
Je m'enfonce doucement
Dans le vide qui m'aspire
Tout en me laissant vivre.
De ses entrailles je sens
Un parfum qui m'ennivre
Troublant. Ma raison chavire.
Au secours, je me noie,
Dans un futur acide,
Sans douleurs et sans joies,
Sans amour et sans foi.
Merci monde perfide.